La déclaration de Jakarta de l’OMS en 1997 a mis en évidence le nombre important des déterminants de santé et leurs liens. La dégradation des milieux, le développement des maladies chroniques et la récurrence des crises sanitaires laissent à penser que les jeunes générations ne pourront pas bénéficier d’une aussi bonne qualité de vie que leurs aînés.
La définition de l’OMS One Health permet une approche globale de la santé, elle consiste à faire concourir plusieurs secteurs ensemble : urbanisme, transport, alimentation, innovation, recherche, formation, etc. Pour améliorer les résultats en matière de santé publique, elle nous incite à repenser notre politique de santé publique. One Health pousse à sortir d’une vision corporatiste par son approche holistique de la santé dans tous les champs de la société.
Dans ce cadre, plusieurs axes refondateurs sont envisageables :
Le changement de pratiques alimentaires est au cœur des défis sociaux et de santé publique. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, près d’un quart des adultes en Europe sont désormais considérés comme obèses et 59% d’entre eux se trouvent en surpoids. L’obésité et le surpoids sont des facteurs de risques de maladies non transmissibles telles que les cancers et les maladies cardiovasculaires. Traiter la surcharge pondérale infantile se révèle essentielle car elle est difficilement réversible après la puberté et représente un risque de décès prématuré à l’âge adulte. Les mauvaises habitudes alimentaires constituent le premier levier mobilisable pour lutter contre le surpoids et l’obésité. On observe que de plus en plus de Français modifient leurs comportements alimentaires afin de consommer une nourriture plus saine. C’est une évolution qui faut soutenir et amplifier.
Les politiques d’aménagement agissent grandement sur l’état de santé des individus en impactant l’environnement (qualité de l’air, qualité de l’eau…), les paramètres socioéconomiques (sociabilisation, accès à l’emploi…) et les modes de vie des citoyens (activité physique, alimentation). Elles doivent intégrer davantage les problématiques de santé. Il est nécessaire de faire de l’urbanisme un outil de santé publique au travers du concept d’« urbanisme favorable à la santé » qui considère le bien-être physique, mental et social de la population au cœur des projets d’aménagements urbains. Les initiatives locales, aujourd’hui minoritaires, pour déployer l’urbanisme favorable à la santé sur le terrain sont en augmentation : rénovation urbaine, aménagement des hôpitaux, installations d’espaces verts …. En parallèle, l’architecture des bâtiments est de plus en plus adaptée pour lutter contre la précarité énergétique et la sédentarité. De nombreuses études ont montré que la qualité de l’environnement urbain a un impact sur la santé (problématiques d’obésité, d’asthme ou de santé mentale en passant par l’exposition aux nuisances sonores…)
La convergence des objectifs de santé (prévention de l’obésité et des autres maladies liées à l’alimentation), d’aménagement soucieux de la santé et de transition écologique (réduction des émissions de gaz à effet de serre et des intrants chimiques) participent à cette approche holistique de la santé publique
Le développement d’un système de veille et de prévention performants, notamment au travers d’outils numériques, et l’appropriation par les acteurs de ces derniers sont une condition sine qua non d’une réelle politique de santé publique.
La crise sanitaire a favorisé la rencontre entre une volonté politique, l’investissement public, et le savoir-faire technique d’entreprises : de nombreux dispositifs permettant le dépistage, le suivi de l’épidémie ou l’équipement des professionnels de santé (TousAntiCovid, Dépistage Covid, SI-DEP…) ont été développés grâce à la collaboration des acteurs. Il faut préserver cet acquis de la crise et continuer à travailler ensemble tous secteurs confondus.