La problématique «habitat et santé mentale», maintes fois ainsi formulée, continue d’alimenter les préoccupations des acteurs en présence. Malades, soignants, élus, organismes de logement et tutelles du soin et de l’action sociale tentent de trouver ensemble les modalités
d’un meilleur travail commun.
• Le secteur psychiatrique, tel qu’il avait été conçu au départ, se proposait de sortir les patients hospitalisés dans la ville, et de favoriser le soin ambulatoire, donc de soigner des personnes logées. Mais cela supposait que la question du logement soit traitée. Or la programmation du logement, son adaptation (géographique, financière…) est opérée par les villes, les organismes HLM, et l’Etat. le «médico-social», tel que conçu aujourd’hui, c’est à dire articulant autour de la personne malade, les notions de soin et de lieu de vie, apporte de nouvelles solutions sans toutefois convenir à toutes les situations impliquant de la «souffrance psychique»,
• Ces grandes modifications sociales et institutionnelles ont affecté les organismes de logement. Les bailleurs ont observé peu à peu la modification des caractéristiques des locataires de leur parc. De plus, pour les organismes de logement, la conception même de leur rôle social et de leurs missions, a considérablement varié depuis l’«invention» du logement social. Opérateur d’hygiène mentale historique, il s’est peu à peu déplacé vers des fonctions de bâtisseur immobilier.
• Un troisième aspect qui traverse cette double évolution est lié à l’irruption de nouvelles conceptions du soin et de l’accompagnement, avec l’importance contemporaine donnée à la notion de choix de l’individu et à la notion de projet personnel.
Au cœur de cette réalité complexe et multifactorielle, les élus locaux sont directement concernés par l’appréhension locale de ces questionnements et par la démarche de coordination des acteurs territoriaux. Eclairés par des éléments de connaissance issus de la recherche et des expériences locales et nationales, les élus doivent se positionner, décider et agir avec les autres partenaires locaux pour répondre au mieux aux besoins et attentes de leurs concitoyens, malades et non-malades.