L’association Élus Santé Publique et Territoires (ESPT), représentée par Véronique Garnier, a lancé le premier webinaire de sa websérie de rentrée, destinée aux nouveaux élus en charge de la santé.
Depuis les dernières élections le nombre d’élus ayant une délégation santé est devenue la règle et non plus l’exception. Parallèlement, les attentes de la population autour de la santé se sont amplifiées notamment autour de la santé environnementale. Un troisième changement majeur découle de la pandémie. S’il n’y a plus lieu de répéter que les villes ont été un chainon déterminant dans la gestion de la crise sanitaire, l’engagement des élus dans le développement de la ville favorable à la santé est désormais une évidence. A ce titre, on ne peut que regretter le manque de territorialisation de la santé publique dans la loi 3DS.
Selon Laurent El Ghozi, fondateur d’ESPT, « un élu à la santé est un éveilleur de conscience auprès des autres élus qui contribuent également à améliorer le bien-être et la santé de la population. […] C’est également un assembleur des multiples acteurs de la santé du territoire. Au-delà de rassembler il doit être un animateur, afin d’élaborer des priorités à partir d’un diagnostic pertinent tout en sollicitant sa population… ce qui est bien représenté dans les plans d’action contractualisés que sont les contrats locaux de santé. L’élu doit également jouer le rôle de plaidoyer pour le développement des politiques locales de santé publique. »
Quelles solutions mettre en œuvre pour lutter contre les déserts médicaux ? Dominique Poggi, médecin généraliste adjoint à la santé à Cargèse, a expliqué comment avec le soutien de la municipalité et des acteurs locaux il a créé, avec succès, un pôle de santé pluri-professionnel au sein d’un EHPAD, dans une zone classée « désert médical », en associant tous les professionnels de santé du territoire, offrant ainsi une palette de services de soins significative. Y. Charpak administrateur d’ESPT a rappelé que « l’existence de porteurs de projets actifs est probablement une clef essentielle à la mise en œuvre d’organisations « innovantes » de notre système de santé. Au-delà de la volonté institutionnelle, qui est surtout nécessaire pour ne pas « empêcher » mais au contraire piloter activement en bonne intelligence les aides nécessaires à ces projets. »
Une autre opportunité pour les petites villes est celle de s’inscrire dans une démarche de santé environnementale. Selon Stéphane Baudé du cabinet Nomadéis, membre de l’équipe d’animation de la fabrique prospective « Petites villes et santé-environnement », pilotée par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), « la possibilité d’être rapidement dans une action concrète au plus près du quotidien des citoyens permet de rendre les questions de santé environnementale plus tangibles pour la population, sans ignorer les limites en termes de moyens financiers et humains. La santé-environnement est souvent connectée à des dimensions d’identité du territoire. » Pour Gilbert Hangard, nouveau président d’ESPT « on peut avoir le sentiment de ne pas être écouté quand on est élu à la santé. S’engager dans une association d’élus, c’est se donner des outils, s’appuyer sur un réseau et acquérir une légitimité pour peser au sein de sa collectivité territoriale. »